Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

En passant : Traxman



Cf http://dancingwiththenoise.blogspot.fr/2012/04/en-passant-addison-groove-et-le.html

Le footwork est une musique faite pour danser. "C 'est l' objectif " dixit Dj Rashad. Malgré le fait que cette mouvance en provenance de Chicago était faite en priorité pour  les dancefloors j' attendais depuis quelques mois l' occasion de pouvoir parler d' un disque ajusté à l' écoute solitaire chez soi sans que l ' esprit originel ne soit trahi. Qu' un artiste issu de cette scène décide d' aller voir ailleurs et ne se contente pas de nous faire remuer du popotin. J' oserai dire en faisant un rapprochement simpliste  que je guettais vivement le "Tri Repetae" du footwork.   Le footwork allait-il vivre lui aussi cet instant magique vécu par l' électro au début 90's  quand certains (Aphex Twin, Autechre) ne se satisfaire plus de l' hédonisme des dancefloors. C' est chose faite.


Je misais sur Dj Rashad et Dj Spin et c' est un autre vétéran de la scène Ghetto House qui nous pond la pépite, Cornelius Ferguson, aka Traxman. Ami des deux premiers. Bon nombre de styles de musiques centrés sur la danse sont apparus depuis des années mais leurs influences sur les autres courants n' ont pas  toujours été très sensibles. Le truc qui fait que le footwork avait toute ses chances c' était la nature des samples utilisés et la manière avec laquelle ces Djs les incluaient à leur musique axée sur de puissant beats. Le contraste qui en découlait est fortement addictif et propice à l' expérimentation.


"Da Mind" de Traxman c' est du footwork classique mais un footwork pas renfermé sur lui même et qui peut ainsi se révéler contemplatif et même psychédélique par des citations space-electro. Un disque hallucinant par la diversité de ses samples. Ici du jazz,  par là ...Kraftwerk, ailleurs des percus électro rappelant les Caraïbes ou des relants d' Acid-house et  même on discerne Prince qui pointe son nez. Comment décrire un titre classique de Traxman. Ca peut souvent commencer par une intro jazzy-soul, sample en provenance direct du hip-hop 80's et puis un   beat déboule et ensuite Traxman maltraite le sample phare du titre. 



"Da Mind" sort chez Planet Mu et est d' hors et déjà à considérer comme l' un des disques les plus marquants de l' année. On attend la réponse avec impatience de Dj Rashad et encore plus les répercussions sur d' autres univers musicaux,.Ce qui ne saurait tarder.


Commentaires

  1. Hey, chouette review pour un album qui va peut-être réconcilier les derniers réfractaires avec le footwork.

    DJ Rashad et Spinn préparent tout de même le terrain depuis un moment, c'es ue lame de fond et un mouvement naturel.

    Il faut aussi écouter Just A Taste de DJ Rashad. Un album très très soul méconnu car pas distribué en matérialisé sorti chez Gethophiles.
    => http://foxylounge.com/DJ-Rashad-Just-a-Taste

    Peace!

    RépondreSupprimer
  2. Tu viens de dire un truc très intéressant auquel j' adhère à 100%. Effectivement, les Rashad, Spinn et Traxman (entre autres) ruminent leur projet depuis très longtemps(les 90's) et le footwork a eut le temps suffisant d' atteindre une certaine maturité.5 ans à l' âge d' internet c' est énorme. Ce que je remarque aussi c' est qu'au cours des 2000's d'autres nouveaux genres étaient apparus mais n' ont jamais pu atteindre cette fameuse "maturité".
    Soit ils sont restés trop confidentiels face à la quantité de productions musicales contemporaine et de sa faible qualité en matière d' innovations (revivalisme à tout va et les rééditions de vieux classiques prenant trop de place) . Soit également, ils ont été récupérés et dénaturés trop rapidement et ont ainsi perdu assez vite ce qui faisait leurs charmes et leurs forces nécessaires à un développement satisfaisant.
    Ce sujet a été souvent abordé par Brian Eno quand on lui demandait pourquoi la pop et le rock n' innovaient plus depuis une dizaine d' années. Il expliquait que si l' expérimentation avait fait progresser les deux autres genres dans les 60's et 80's c' était du à la lenteur des communications entre les différents mondes de la musique. Avec internet les frontières étaient certes devenus plus perméables(essentiel !) mais aussi que les idées n' avaient plus le temps d' atteindre cette "maturité" vitale pour influencer fortement et durablement. Il existait un juste milieu et internet à fait déplacer le curseur toujours selon Eno.
    Fin 90's(explosion d' internet) - début 2010's(dubstep, footwork, witch-house, hypnagogic-pop). Il aura fallu une dizaine d' année pour que la musique digère internet et reprenne sa marche en avant.

    RépondreSupprimer
  3. Oui, c'est vrai, les expérimentations nécessitent d'être digérées, sinon elles restent au stade de l'expérience.Et l'analyse de Brian Eno sur l'influence d'internet sur l'évolution de la création musicale est super intéressante.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire